Tout comme Lucette Bériot, qui tient un kiosque dans le 15e arrondissement, les kiosques parisiens vivent des temps difficiles. Avec des horaires de treize à quatorze heures par jour pour un salaire souvent proche du SMIC (le salaire minimum de croissance), la profession est en crise. Et les conditions de travail sont si dures qu’en cinq ans (1) ... . Il n’en reste que 305 dans toute la capitale.

Si l’on veut gagner notre vie, on est obligés d’arriver très tôt et de partir très tard. Moi, par exemple, j’arrive le matin…il est six heures vingt, six heures et demie…j’ouvre le kiosque, je fais la mise en place, c’est-à-dire que je suis obligée de compter tous les quotidiens, tous les magazines. Après je fais le retour de tout ce qui n’a pas été vendu. Et, en même temps, bien sûr, (2) ... . Et puis, vous savez, quand on est kiosquier, on travaille par tous les temps, même quand (3) ... . Ben oui…

Ce que je voudrais dire aussi, c’est que la fermeture des kiosques a des conséquences sur la vie du quartier. Parce qu’on vend la presse, mais en même temps, il n’y a pas que ça ! Le kiosque, c’est quand même un lieu de rencontre. Il y a plein de gens qui (4) ... pour acheter leur journal mais aussi pour discuter. Si l’on supprime le kiosque c’est un peu la vie du quartier qui part aussi.

Alors bon ! Il y a tellement de kiosques qui (5) ... que la ville de Paris essaie de réagir. Elle a déjà proposé des mesures concrètes pour éviter que tous disparaissent les uns après les autres. Ce n’est pas facile de convaincre des gens de reprendre un kiosque : faire treize heures par jours pour le SMIC ce n’est pas évident ! On est payé par rapport au nombre d’exemplaires vendus et on vend de moins en moins. Tout le monde le sait, les ventes de journaux (6) ... à cause du prix et l’arrivée des journaux gratuits comme Métro et 20 minutes, ça n’a fait qu’aggraver la situation. Je pense si l’on arrive à convaincre les éditeurs qu’il faut gagner plus, ce sera un métier où on gagnera bien sa vie et les gens reviendront.