I. En France, dans les anciennes cabines téléphoniques, on ne téléphone plus, on s'échange des livres. Certains appellent cela le « livre-échange », d’autres parlent du « livre service ». La tendance s’inspire du bookcrossing, un concept dont l'objectif est de faire circuler des livres en les « libérant » dans un lieu public : sur un banc, dans un pare... En France, ce type d'échange se pratique dans des cabines téléphoniques ! Le principe est simple : il n’y a aucune obligation de s’inscrire ou de respecter des horaires, les ouvrages en tous genres (romans, bandes dessinées, revues) sont en accds libre.
II. En 1997, on comptait 300 000 cabines téléphoniques en France. Aujourd’hui, il n'y en a plus que 5450, dont 4193 vont disparaitre très prochainement. Cette disparition progressive est la concééquence évidente du succfes du téléphone portable. Avec lui, plus besoin de cabine pour appeler quelqu'un. Les 1257 cabines « sauvées » ont été réutilisées pour des projets culturels qui leur donnent une seconde vie. A Saint-Aignan, une cabine а été repeinte en rouge et porte l’inscription Livres vagabonds (кочующие) au lieu du traditionnel Téléphone.
III. La directrice de la bibliothéque municipale du Petit-Quevilly, ou on peut aussi emprunter des livres numériques, gére la cabine à livres que la commune а récemment ouverte au public. « Nous vérifions de temps en temps les livres dёposёs et nous faisons un peu d'approvisionnement (снабжение), mais en gёnёral, elle vit parfaitement en autonomie. » Malheureusement, les cabines sont parfois dégradées ou cassées par des individus.
IV. Dans le cadre du projet арреlé Livres en liberté, la mairie de Rueil-Malmaison a déja recyclé quatre de ses cabines téléphoniques. Léo, 46 ans, est un habitué. Après une dizaine de minutes dans la cabine, il repart en souriant : entre les pages de l'un des livres, il a trouvé une carte postale repésentant le Danube (Дунай). « Parfois, on trouvé ce genre de cadeaux ou des petits mots des lecteurs, e'est amusant. »